Christine Spiesser travaille dans l’entreprise familiale de boucherie-charcuterie depuis un quart de siècle et la dirige depuis 2005. Son travail sans relâche lui a valu de remporter un trophée Madame Artisanat 2013.
Article paru dans les DNA du 14 avril 2013.
Vous pouvez l’appeler Christine ou Madame Spiesser… Mais surtout pas Malade la bouchère ! “C’est ainsi qu’on appelle la femme du boucher, explique-t-elle. Cela renvoie à l’image traditionnelle du métier, où le mari prépare les viandes disposées en vitrine et où la femme se cantonne à la vente en magasin”.
Cette image, elle n’en voulait pas et elle l’a combattue depuis son entée dans le métier où elle a fait une petite révolution, mine de rien.Quand elle intègre la toute jeune entreprise familiale comme apprentie, elle va très vite travailler au labo, à préparer les pièces, à transformer les viandes.
Les diplômes arrivent ensuite, effectués en alternance dès que cela est possible. D’abord, deux brevets de compagnon et un CAP, qui légitiment les acquis de l’apprentissage, en plus d’apporter une solide base théorique. Et surtout, en 1994, Christine décroche le brevet de maîtrise de boucher-charcutier-traiteur, major et seule femme de sa promotion. C’est là qu’elle apprend à mener de front la production, la gestion et le management dans une entreprise.
Sa trajectoire est alors toute tracée : elle prendra soin d’associer excellence et réussite. Christine Spiesser prend de plus en plus de responsabilité dans son entreprise, s’engage auprès de la corporation des bouchers d’Alsace. Elle affirme vouloir “changer l’image de la profession” et cite le cas de sa confrère Jacqueline Balzer, qui dirige aujourd’hui la corporation des bouchers du Bas-Rhin.Commerçante passionnée et travailleuse acharnée, Christine Spiesser prend la direction de l’enseigne familiale en 2005, peu après la naissance de son deuxième enfant. “L’entreprise a peut-être stagné pendant six mois, puis nous avons mis les bouchées doubles”.
Debout entre 4 h et 4 h 30
Depuis, entre les achats, les marchés, le temps passé sur les marchés et dans les bureaux à gérer le personnel et l’activité de traiteur, ses journées sont bien remplies. Et elle se ne le cache pas : “Je me lève tous les matins entre 4 h et 4 h 30”, assure-t-elle.
Quand elle a appris sa victoire au trophée Madame Artisanat 2013, elle s’est arrêtée un instant, le temps de se rendre compte ce qu’il lui arrivait, de ce que qu’elle avait accompli à force de travail. Et puis elle s’est remise au travail, avec la même passion. Prochains objectifs : se lancer dans la commande par internet, en créant un point de relais à son magasin de Holtzheim.